La démission est un motif de rupture du contrat de travail à l'initiative du salarié. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la démission, de sa définition jusqu'à sa saisie dans PayFit.
Qu'est-ce que la démission ?
La démission permet au salarié de quitter son emploi de sa propre initiative. Il n'a pas à en préciser le motif.
Comment le salarié doit-il informer l'employeur de sa démission ?
Aucune procédure légale n'est imposée au salarié pour notifier sa démission. Il peut informer son employeur par oral ou par écrit (lettre simple, courrier avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge).
Afin d'éviter tout litige, il est recommandé de formaliser la démission par écrit.
L'employeur ne peut pas refuser une démission puisqu'il s'agit d'un droit du salarié. Elle peut intervenir à tout moment, y compris pendant une suspension du contrat (ex : arrêt maladie).
La démission est définitive. Le salarié ne peut pas revenir dessus, sauf accord de l'employeur.
Le préavis de démission
Le préavis est la période qui s'écoule entre la notification de la démission et la fin effective du contrat de travail. Pendant cette période, le contrat continue dans les conditions habituelles.
Le point de départ du préavis
Le point de départ du préavis est la date de notification de la démission à l'employeur.
Le salarié a la possibilité, s'il le souhaite, de différer le point de départ de son préavis.
Pour cela, il doit le mentionner expressément dans sa lettre de démission.
Par exemple, il peut notifier sa démission le 15 mai mais indiquer que son préavis ne débutera que le 1er juin.
La durée du préavis
La durée du préavis de démission varie selon l'ancienneté du salarié et la convention collective applicable dans l'entreprise.
Pour connaître la durée de préavis applicable dans votre situation, vous pouvez utiliser le simulateur du service publique.
L'exécution du préavis
Le préavis s'effectue dans les conditions habituelles du contrat de travail. Le salarié doit continuer à travailler et est rémunéré normalement.
Le préavis peut être effectué totalement, partiellement ou pas du tout selon les situations :
Préavis effectué en totalité : le salarié travaille jusqu'au dernier jour de son préavis.
Dispense partielle de préavis : l'employeur peut dispenser le salarié d'effectuer une partie de son préavis. Dans ce cas, le contrat prend fin à la date convenue mais le salarié perçoit une indemnité compensatrice de préavis.
Dispense totale de préavis ou préavis non effectué : l'employeur peut dispenser le salarié d'effectuer l'intégralité de son préavis. Le contrat prend fin immédiatement mais le salarié perçoit une indemnité compensatrice de préavis.
👉 Notez bien
Le salarié peut aussi, avec l'autorisation de l'employeur, ne pas effectuer son préavis. Dans ce cas, il ne percevra pas d'indemnité compensatrice.
Dans tous les cas, que le préavis soit effectué totalement, partiellement ou pas du tout, le salarié fait partie des effectifs de l'entreprise jusqu'au terme initialement prévu de son préavis.
Par exemple, si un salarié démissionne le 1er septembre avec un préavis de 3 mois qui court jusqu'au 30 novembre mais qu'il est dispensé par l'employeur d'effectuer son préavis, il fera tout de même partie des effectifs jusqu'au 30 novembre.
Les documents de fin de contrat (certificat de travail, reçu pour solde de tout compte et attestation France Travail (ex Pôle Emploi)) doivent être remis au salarié au terme du préavis, qu'il soit effectué ou non.
L'indemnité compensatrice de préavis
Lorsque l'employeur dispense le salarié d'effectuer tout ou partie de son préavis de démission, il doit lui verser une indemnité compensatrice de préavis.
Cette indemnité compense la perte de salaire subie par le salarié du fait de la dispense de préavis. Elle remplace le salaire que le salarié aurait perçu s'il avait travaillé pendant son préavis.
L'indemnité compensatrice de préavis est calculée sur la base de la rémunération brute que le salarié aurait perçue s'il avait travaillé pendant la période de préavis non effectuée.
Pour calculer cette indemnité, il faut prendre en compte :
Le salaire de base
Les avantages en nature
Les primes et gratifications habituelles
La contrepartie en repos de l'éventuel forfait jours (pour les salariés concernés)
👉 Notez bien
Les remboursements de frais et les primes exceptionnelles n'entrent pas dans le calcul de cette indemnité.
L'indemnité compensatrice de préavis est soumise aux cotisations sociales, à l'impôt sur le revenu et à la CSG/CRDS comme un salaire classique.
L'arrêt maladie pendant le préavis
Si le salarié tombe malade pendant son préavis, l'arrêt maladie ne suspend pas le préavis. Cela signifie que le préavis continue de courir pendant toute la durée de l'arrêt maladie et prend fin à la date initialement prévue.
Il existe deux exceptions :
Lors d’un accident du travail (AT) ou une maladie professionnelle (MP), le préavis est alors suspendu pendant toute la durée de l'arrêt. Il reprendra à la fin de l'arrêt, pour la durée restant à courir.
Par exemple : Le salarié démissionne le 15 février et a un préavis de 2 mois. Son contrat de travail devrait prendre fin le 14 avril. Toutefois, il a été victime, au cours de son préavis, d'un accident du travail. Il a été arrêté du 20 au 26 mars inclus, soit 7 jours. Son préavis sera prolongé d'autant et son contrat de travail prendra donc fin le 21 avril et non le 14 avril comme prévu initialement.
Si le salarié avait posé des congés payés durant son préavis, et que ces congés avaient été validés avant la notification de sa démission, le préavis sera alors prolongé de la durée de ces congés.
Par exemple : Le salarié démissionne le 15 février et a un préavis de 2 mois. Son contrat de travail devrait prendre fin le 14 avril. Toutefois, il avait posé des congés payés du 1er avril au 4 avril qui ont été acceptés avant la notification de sa démission.
Son préavis sera prolongé de 4 jours et son contrat de travail prendra donc fin le 18 avril et son le 14 avril comme prévu initialement.
Comment saisir une démission dans PayFit ?
Rendez-vous sur la fiche du collaborateur et cliquez sur l’onglet "Fin du contrat".
Cliquez sur "Commencer".
Sélectionnez le motif "Démission".
Renseignez la “Date de notification” de la démission.
PayFit calcule la date de fin de contrat en tenant compte du préavis et des congés payés déjà posés.
Pour modifier le préavis cliquez sur "Modifier la date de fin du préavis effectué"
Vérifiez les informations confirmez la première étape
Cliquez sur “Commencer” pour débuter la seconde étape “Vérifier les indemnités”.
Vérifiez les indemnités présentent sur le tableau et validez l’étape.
Cliquez sur "Commencer" pour débuter la troisième et générer les documents de fin de contrat.
💡Pour en savoir plus sur la fin de contrat dans PayFit consultez cette fiche d'aide.
Questions fréquentes
Quelles sommes perçoit le salarié en cas de démission ?
Au terme du préavis, le salarié démissionnaire ne perçoit pas d'indemnité de rupture. L'employeur doit lui verser :
Le salaire jusqu'au dernier jour travaillé
L'indemnité compensatrice de congés payés
Les éventuelles primes contractuelles
Si l'employeur dispense le salarié d'effectuer son préavis, il doit lui verser une indemnité compensatrice de préavis.
Le salarié démissionnaire a-t-il droit au chômage ?
En principe, la démission ne donne pas droit aux allocations chômage. Cependant, la démission peut être considérée comme légitime par France Travail (ex Pôle Emploi) et ouvrir droit à l'allocation d'aide au retour à l'emploi.
Pour être considérée comme légitime, la démission doit être justifiée par une cause réelle et sérieuse, indépendante de la volonté du salarié, comme :
La démission pour suivre son conjoint qui change de lieu de résidence pour un nouvel emploi
La démission pour suivre son enfant handicapé admis dans une structure d'accueil éloignée
La démission d'un salarié victime de violences conjugales
La démission pour reprendre une activité salariée, suivre une formation ou créer/reprendre une entreprise, après validation du projet par une commission paritaire (démission-reconversion)
Le salarié doit prouver le motif légitime de sa démission auprès de France Travail (ex Pôle Emploi) en fournissant les justificatifs nécessaires. Il doit également remplir les autres conditions d'attribution de l'allocation d'aide au retour à l'emploi.
Si sa démission est reconnue légitime, il bénéficiera des allocations chômage comme un salarié involontairement privé d'emploi. Sinon, il n'y aura pas droit.
Quels documents remettre au salarié en fin de préavis ?
Au terme du préavis, l'employeur doit impérativement remettre au salarié :
Un certificat de travail
Un reçu pour solde de tout compte
Une attestation destinée à France Travail
Le salarié peut-il s'absenter pour rechercher un emploi pendant le préavis ?
La loi ne prévoit pas d'autorisation d'absence pour recherche d'emploi pendant le préavis de démission. Le salarié doit obtenir l'accord de son employeur pour s'absenter.
Certaines conventions collectives peuvent toutefois accorder des heures pour recherche d'emploi, rémunérées ou non.
Faute grave ou lourde commise par le salarié pendant un préavis : quelles conséquences ?
Pendant son préavis de démission, le salarié reste soumis aux règles disciplinaires de l'entreprise.
Si le salarié commet une faute grave (rendant impossible son maintien dans l'entreprise) ou lourde (avec intention de nuire à l'employeur) pendant cette période, l'employeur peut engager une procédure de licenciement.
Si le licenciement pour faute grave ou lourde est confirmé, après respect de la procédure disciplinaire habituelle (convocation à un entretien préalable, notification du licenciement, etc.), il entraîne la rupture immédiate du contrat, sans indemnité pour le salarié (hors indemnité de congés payés).
L'employeur doit être en mesure de prouver la réalité et la gravité de la faute invoquée.